• Perversion narcissique : un être aimé d'une froideur coupable !

    Il faut être confronté à une première réaction surprise voire à un commentaire désobligeant pour que l'on dénote chez l'être aimé ce qu'on avait pas voulu voir les fois précédentes et qui donne une idée de ce que peut être la froideur d'une perverse narcissique femme. Une fiction réalisée sur un ensemble de vécus, où après un témoignage discutable apporté devant les tribunaux, témoignage qui devait l'aider à prouver son innocence, le personnage central accusé va découvrir ce que peut être une telle pathologie sans symptômes !

    EXTRAITSDes images auxquelles il n'avait accordé que peu d'importance lui revinrent à l'esprit, pourtant témoins d'un manque évident de chaleur et de générosité de celle qu'il avait aimée et qu'il trouvait encore si séduisante quelques mois plus tôt... Lorsqu'il était entré pour la première fois dans le modeste pied-à-terre qu'elle louait à un prix relativement élevé dans un vieil et bel immeuble, répondant à une banale invitation de sa part, il s'y était pourtant senti étranger. Comme s'il avait été surpris par l'atmosphère étrange et la froideur des lieux qui y régnaient. Etaient-elles dues à la réserve à la fois extrême de l'hôtesse, ou au fait qu'elle avait semblé être sur ses gardes malgré une grande loquacité ? Ou parce que c'était l'hiver et que le gel imprimait ses premières marques dans ce logement situé sous les toits ? Aujourd'hui encore, c'était difficile à dire. La toute première fois qu'il lui avait téléphoné et qu'il était tombé sur un message enregistré sur son répondeur, il avait également éprouvé un curieux sentiment à l'écoute de cette voix car l'intonation était, là aussi, d'une froideur extrême. Persuadé que la voix reflète l'âme, il retrouvait maintenant une juste confirmation de ce qu'il avait ressenti. Etait-il donc tombé dans les bras d'une femme incapable d'éprouver un quelconque sentiment ? Il se souvint aussi de l'une de ses visites à l'atelier de théâtre où il travaillait. N'osant jamais intervenir ni se mêler aux débats, elle préférait souvent rester à l'écart des autres, comme si elle craignait de déranger. D'un regard sans vie, elle s'était contentée ce jour-là de fixer les moindres détails de l'endroit, se comportant avec tout le monde comme une parfaite étrangère qui aurait pénétré un environnement dont elle se serait sentie exclue.

    LE MIROIR BRISE, Louis PETRIAC, 17 € - ISBN 978-2-918296-35-5

     

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Annie Calvet et Louis

    Annie CALVET, l'épouse du "Marchand de bonheur" Jean-Pierre CALVET* avait bien voulu répondre à l'invitation de notre premier label et assister au lancement de la biographie consacrée aux COMPAGNONS DE LA CHANSON. C'était, il y a déjà quelques années et cela restera comme une grande journée d'autant que DECAL'AGE PRODUCTIONS lançait sa première biographie ! ! Et quel plus beau souvenir pouvait-il y avoir que cette photo de l'un des auteurs de l'ouvrage : Louis PETRIAC prise en sa compagnie Place du Général Leclerc. Nous avions dû nous organiser pour pouvoir accueillir tout le monde ! Un grand moment organisé avec le concours de l'un des fils de Guy BOURGUIGNON, Jean-Michel qui ne peut faire oublier le fait que Jean-Pierre CALVET, le baladin provençal des Compagnons, ait quitté trop vite ses amis, victime d'une cochonnerie ! Il n'avait que 63 ans ! Tout le monde est bien d'accord ! L'annonce de sa disparition en 1989 (extrait vidéo ci-dessous) diffusée au journal télévisé avait fait beaucoup de peine aux admirateurs de l'ensemble et Jean-Pierre n'aura pas eu l'occasion en octobre 2002 d'assister à l'inauguration lyonnaise d'une Place des Compagnons de la Chanson dans le Vème !

    * Le marchand de bonheur sera longtemps n° 1 aux charts en 1959 ! 

     

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Contraints de servir une Allemagne nazie et brutalisés !Comme quelques autres jeunes gens contraints et requis, Jean RODON se souvient de brutalités qu'il avait dû subir de la part d'un nazi, chef de baraquement, un Sudète enragé du nom de Christ - cela ne s'invente pas - dont le brassard rouge portant ce swastika de malheur avait attiré son attention lors de son arrivée à Hennigsdorf. Un homme qui, entre deux ou trois insultes et Schweinhund ne donnait pas le sentiment de vouloir prêcher l'Evangile. Surtout quand il était particulièrement imbibé ! Le témoignage de Jean RODON : JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE qui vient d'être publié, est proposé à 21 euros. 

    EXTRAITS : Ce chef de baraque arborant le brassard rouge à croix gammée qui nous avait accueillis le jour de notre arrivée dans le camp, je l’avais immédiatement classé dans la catégorie des brutes dont il fallait se méfier. Parti chercher comme chaque matin aux environs de sept heures à la cantine du camp, mon ersatz de café sucré à la saccharine, je l’avais surtout bu pour me réchauffer, avant de me coucher, vérifiant au préalable que mon attestation de travailleur de nuit soit bien à sa place habituelle. Pas encore endormi à cause du bruit fait par l’équipe de nettoyage, et par l’un d’entre eux entré dans la chambre, qui était reparti avec notre balai, je m’étais levé ne l’ayant pas vu revenir, pour savoir ce qu’il en avait fait. Parce qu’il était fréquent que celui-ci ne nous soit pas rapporté, ce qui nous avait incités, précautionneux, et pour cette raison à faire un repère d’identification sur le manche. Après un dialogue impossible avec deux Polonais obstinés auxquels j’avais cru devoir demander des comptes, j’avais dû renoncer, fatigué, retournant me coucher, et remettant à plus tard le règlement de ce problème. Avant que, quelque temps plus tard, le bruit d’une vive discussion dans le couloir me réveille.  

    Contraints de servir une Allemagne nazie et brutalisés !Au moment où j’allais descendre de mon lit, la porte de notre carrée s’ouvrit brutalement et l’abject Christ se précipita sur moi pour me saisir, me jetant à terre de toute la hauteur de la couchette supérieure où j’étais étendu. Après m’avoir frappé avec les poings et les pieds, me saisissant à nouveau il m’emmena de l’autre côté de la pièce pour me jeter cette fois-ci contre des placards, me frappant à nouveau à coups de pieds et particulièrement à la tête, que je dus m’efforcer de protéger avec les mains. Plusieurs coups m’ayant atteint en plein visage et fait perdre connaissance, je ne sais combien de temps je dus rester ainsi. Lorsque j’ouvris les yeux, allongé sur le lit en dessous du mien, quelqu’un me nettoyait le visage couvert de sang avec un gant de toilette, me faisant très mal. C’était l’un des deux requis qui dormaient dans une chambre voisine lesquels, réveillés à leur tour par le bruit de l’altercation avaient dû accourir dans la chambre déserte dont la porte était grande ouverte, me trouvant sur le plancher où je gisais inanimé. Après avoir essayé de leur expliquer ce qui m’était arrivé, ils repartirent se coucher. N’étant pas en état d’aller travailler, j’attendis dans la chambre jusqu’au soir que tous les autres soient rentrés. En possession d’un maximum d’explications, ayant mis une chaise au-dessus de la plaque de sang subsistant sur le sol, ils décidèrent d’aller immédiatement porter plainte auprès du délégué censé défendre les intérêts des Français du camp. Une demi-heure environ plus tard ils revinrent accompagnés du délégué, pour qu’il puisse constater par lui-même l’état de mon visage et de certaines parties du corps et qu’il voie enfin la mare de sang sur le sol de la carrée.

    Comme nous aurions pu nous en douter, il n’y eut jamais de suite à cet événement, ce soi-disant délégué n’étant qu’un sinistre pantin aux ordres des nazis et une imposture à la dignité humaine. Je ne parvins jamais à oublier ce pénible épisode, ni l’image de cet individu de Christ au visage cramoisi et aux yeux injectés de sang crachant des injures, ni même son insupportable haleine alcoolisée, car il était de notoriété qu’on le rencontrait très rarement sans qu’il soit sous l’effet de l’alcool. Utilisé dans le camp pour accomplir les actes les plus sordides, qu’aurait-il pu se passer, si cet immonde personnage avait été en possession d’une arme à ce moment-là ?

    Vous pouvez vous procurer cet ouvrage en vous rendant dans notre boutique en ligne.

    JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, ISBN 978-2-918296-46-1 

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Topinambours et rutabagas et, pour les occupants... le Maxim's et Pigalle !Jean RODON (en photo ci-contre) dont l'ouvrage évoque ce terrible été 1940 qui s'annonçait et d'un Paris déjà pris d'assaut par les troupes allemandes avec des habitudes nouvelles passant par le rationnement d'une population qui n'avait pas su défendre ses frontières. Mais, que l'on ne s'y trompe pas, cette cohabitation avec l'ennemi n'avait rien de comparable avec ces images véhiculées par une propagande nazie habile (extrait vidéo ci-dessous). 

    EXTRAITS  : Les tickets et cartes de rationnement de plus en plus restrictives au plan de l'alimentation faisaient la part belle à tous ceux qui pratiquaient le marché noir et qui en tiraient d’énormes profits, les incessants passages dans le couloir de l’atelier où je travaillais rue du Temple en étaient la preuve.

    Manipulant des pièces très lourdes dans mon travail, mon patron obtint des tickets de rations supplémentaires attribués aux jeunes gens appartenant à la catégorie des J3, puisque j’avais moins de vingt ans. Ils me donnaient droit à un supplément de pain et de lait écrémé par jour, certes totalement insuffisants et dérisoires, surtout compte tenu des besoins nutritifs des plus jeunes. Tous nos produits alimentaires accaparés par l’occupant nous laissant à peine de quoi survivre, ma mère dut faire des prodiges pour cuisiner topinambours et rutabagas qui, majoritairement, se retrouvaient dans nos assiettes et dans ma gamelle. Des produits de substitution vendus sans tickets ou cartes de rationnement s’introduisirent dans le panier des ménagères. Lorsque nous mangions une salade assaisonnée avec une fausse huile, une sorte de crissement désagréable se produisait dans notre bouche, et les fromages de substitution souvent constitués d’une pâte translucide, laissaient passer la lumière. Quant aux différents cafés de remplacement, il était impossible de chercher à en retrouver la moindre trace dans leur goût, même en y saupoudrant de la saccharine. Nous étions au sommet de l’horreur et j’avais continuellement faim, au point que cela devenait obsessionnel.

    Un témoignage fort que celui de Jean Rodon !Pendant l’hiver succédant à cette triste année 1940, il arrivait que nous rencontrions quelquefois dans la rue un marchand de marrons chauds dont les prix étaient excessifs. Au cours de mes déplacements dans Paris, j’avais cependant remarqué des petits marchands ambulants qui vendaient des galettes sans tickets, soi-disant fabriquées avec un mélange de différentes farines, de blé, d’orge de sarrasin et de luzerne. Intrigué, mais pas étonné, toujours avec ma faim en bandoulière et ayant en poche un peu de monnaie, la tentation l’emporta. Le petit sac rangé précieusement dans ma poche, j’attendis d’être rentré à atelier pour jouir d’un instant rare. À la première bouchée pas encore avalée à cause d’un goût très particulier, le morceau resté dans ma main laissa soudain entrevoir des petits vers blancs apparus en nombre important. Après avoir craché et m'être rincé la bouche, et avoir cassé les autres, je ne pus que constater avec colère et beaucoup de tristesse qu’ils étaient tous remplis des mêmes petites bêtes solidifiées par la cuisson et je dus me résigner à jeter toutes ces galettes, me jurant de ne plus jamais me laisser prendre par de cruelles tentations.

     L'ouvrage est désormais en vente sur notre boutique en ligne et donc plus rapidement mis à votre disposition.

    JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, ISBN 978-2-918296-46-1

     

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Nous sommes tristes ce matin !

    C'est une grande catastrophe que nous vivons tous depuis hier au soir avec cet incendie qui a affecté cette nuit à Paris l'un des plus beaux joyaux de notre pays, la Cathédrale Notre-Dame. Un lieu témoin au fil des siècles passés de tant et tant d'événements historiques et qui avait traversé tant et tant d'épreuves et de conflits. Le feu se serait déclaré hier au soir un peu avant dix-neuf heures et, dévorée par les flammes, la flèche de l'édifice (photo du haut) qui culminait à une centaine de mètres de hauteur s'est effondrée ainsi qu'une partie du toit devant l'autel, à l'intérieur même de la cathédrale, laissant apparaître un trou béant. Comme le confiait voici quelques instants à un journaliste, Stéphane BERN, il faudra sans doute quarante ou cinquante ans avant de refaire de cette magnifique cathédrale ce qu'elle était. Avec le soutien nombreux de tous ceux qui sont bouleversés ce matin et l'espoir que la structure du bâtiment puisse maintenant résister à une telle épreuve.

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Pris en otages, pourquoi auraient-ils dû avoir honte à leur retour ?

    Un témoignage fort que celui de Jean Rodon !Longtemps, on a considéré tous ces jeunes gens embrigadés de force pour le STO de triste mémoire comme des "vendus", voire des "collabos", sans seulement se demander ce qui les avaient poussés à partir travailler en Allemagne ? Mais, dès février 1943, partir, en avaient-ils tous eu envie ces 600 000 jeunes Français condamnés à travailler pour l'Allemagne nazie ? Pas sûr si l'on prend conscience des propos d'une très grande majorité d'entre eux en visionnant un reportage, assez bien fait, que RMC DECOUVERTE diffusait encore en début d'année. En revanche, ce qui est l'évidence même, c'est que dès la mise en route de ce projet nazi émanant d'un certain Fritz SAUCKEL, le négrier nazi de l'Europe, et comme le montre ce reportage, l'administration française a très vite montré toute son efficacité.

    Né le 22 février 1923, Jean RODON, l'auteur d'un ouvrage que nous venons de publier, n'aurait même pas dû partir en février 1943 dès les premières réquisitions effectuées qui ne concernaient que les jeunes gens nés en 1920, 1921 et avant le 31 déc. 1922. A sept semaines près donc ! Ce qui montre quelle a été la précipitation observée et, sans doute aussi, quelle aura été la peur qui habitait le jeune homme de voir ses parents communistes contraints de répondre à leur tour à une sanction s'il s'était abrité sur le seul texte de loi régissant la création du STO. Beaucoup d'autres jeunes gens essaieront de ne pas partir mais, pour les réfractaires, peu de possibilités d'échapper à cet embrigadement existaient. Les premiers maquis en étaient encore à leur balbutiement et parvenir à s'y faire admettre demandait beaucoup d'efforts. Pire, à leur retour, alors qu'ils avaient été privés de liberté, parfois un peu plus de deux ans, il leur faudra quelquefois affronter le mépris de ceux qui les considéraient comme des "vendus" aux nazis. La liberté, dira l'un d'entre eux, pour en parler, il faut l'avoir perdue !

    Un ouvrage poignant que ce Journal d'un adolescent revenant sur l'un des points encore bien obscurs de ce qu'aura été cette collaboration sous le régime pétainiste ! Et de la différence qu'il convenait de faire entre requis et volontaires ! D'autant que les hommes réquisitionnés par le STO n'ont jamais été considérés juridiquement comme des déportés, ni même comme des prisonniers de guerre. A leur retour, suspectés, ils devront donc démontrer qu'ils ont bien été pris en otage par la machine de guerre nazie ! Effroyable ! 

    JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, ISBN 978-2-918296-46-1 

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Un témoignage fort que celui de Jean Rodon !

    Quand je parlais de témoignage fort le 20 décembre dernier au moment où nous commencions à écouler ce Journal d'un adolescent face à la guerre de Jean RODON, je crois que j'étais dans le vrai ! Les nombreuses pages consacrées aux rencontres de cet ancien militant syndical pendant cette horrible guerre, même au pays nazi, le démontrent. Tant celles lui ayant valu de ramasser des dérouillées mémorables face à des nazis survoltés et amers subissant leurs premiers revers en Russie, que celles qui auront mis sur son chemin des jeunes Allemandes comme cette infirmière qui acceptera de le soigner sans rechigner, malgré son statut d'ennemi du Reich, alors qu'il était atteint de diphtérie !

    Jean RODON qui avait pris attache avec moi voici déjà quelques années en vue d'élaborer un récit de ce qu'avait été son existence aura mis longtemps avant de ce décider à livrer cet écrit. Et c'est la nouvelle société d'édition qu'est devenue DECALAGE PRODUCTIONS EDITIONS en 2017 qui vient de reprendre le flambeau, parce qu'il aurait été regrettable que cet ouvrage témoignage de quelques 252 pages proposé à 21 euros ne voie jamais le jour, d'autant qu'il aide à comprendre ce qu'aura été le cheminement de tous ces jeunes gens de vingt ans qui, par la faute d'un gouvernement de collaboration, se sont trouvés embarqués dès février 1943 dans ce partenariat forcé sans même qu'on leur ait demandé leur avis. D'autant que certains n'en reviendront pas !

    EXTRAITS : J’avais sympathisé avec une jeune infirmière stagiaire qui m’avait même soigné avec beaucoup de gentillesse. A chaque fois qu’elle avait un peu de temps de libre, elle venait parler avec moi et je lui avais promis, si j’en avais la possibilité, de venir la voir plus tard. Le jour de mon départ, elle vint m’accompagner jusqu’à la sortie du service en prenant malgré tout quelques précautions, car nous n’étions tout de même pas au paradis dans cet hôpital, et elle aurait pu être sévèrement recadrée... Vivant à l’époque de tous les dangers, cela n’était peut-être qu’une imprudence de plus, mais je ne pouvais pas laisser passer l’occasion d’un instant agréable le plus bref soit-il avec quelqu’un qui avait fait preuve d’humanité à mon égard. 

    Arrivé en début d’après-midi, je m’étais posté à proximité de l’entrée de l’hôpital où nous nous étions quittés quelques jours plus tôt. Ce jour de visite fut un atout et me rassura, car je m’étais trouvé moins isolé en étant parmi les autres, même sans être à l’abri d’un contrôle de police. En tenue d’infirmière, et sans une coiffe qu’elle avait dû ôter par coquetterie féminine, elle me rejoignit discrètement, m’apparaissant beaucoup plus jolie avec ses cheveux bruns. Bien que sachant cette rencontre sans lendemain, les battements de mon cœur trahirent mon émotion. Après nous être serrés la main comme des amis, nous commençâmes à engager une conversation plutôt chaotique malgré des moyens très limités de part et d’autre, les gestes remplaçant souvent les paroles et une langue commune que nous ne maîtrisions, ni l’un ni l’autre. Son comportement à mon égard commença à changer lorsqu’elle comprit que j’étais Parisien, semblant soudain porter sur moi un regard différent. Elle devint même beaucoup plus volubile et souriante, répétant à plusieurs reprises Paris-Paris. Comme si l’attirance qu’exerçait notre capitale sur les étrangers et même chez les Allemands ralliés au nazisme avait été évidente. Mais je l’avais déjà constaté ici, dès que le mot Paris ou Parisien était prononcé, on sentait un changement de comportement, presque sympathique, se produire...

    Louis PETRIAC

    JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, 978-2-918296-46-1 

    Yahoo! Pin It

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires