• La chaîne du livre en danger...

    Rien ne semble faire prendre conscience aux Pouvoirs Publics qu'ils viennent de faire un pas en arrière en surtaxant le livre et en oubliant pour quelques mois encore de pénaliser les spéculateurs. Libraires comme éditeurs, nous allons donc devoir résister pour que nos projets puissent aller jusqu'à leur terme. Car, c'est un fait acquis, nous serons tous touchés par ce relèvement à 7% du taux de TVA. Alors que, paradoxalement, tout démontre que ce ne sera pas cet écart de TVA qui permettra à l'Etat de dégager les ressources qui lui manquent pour résorber notre dette.

    Ces derniers jours, la parole a été donnée à la librairie indépendante dont les marges seraient déjà quasiment inexistantes. Au moment même où le livre numérique entre dans le débat. Ce que nous voulons bien croire. Il est vrai que le calcul est vite fait dès lors que la perception des frais de port ne laisse subsister à elle seule que très peu de marge sur un ouvrage vendu au moins 20 euros. Chacun fait donc ses comptes et les Pouvoirs Publics ont perçu toute la subtilité du débat, jouant aussi sur l'inévitable bataille qui ne manquera pas d'opposer dans les prochains jours les libraires aux éditeurs au nom du traditionnel et très latin "et moi, et moi !". Mais il conviendrait de ne pas oublier le statut de plus en plus précaire de nombre de petits éditeurs et de ceux dont le métier est justement d'alimenter cette chaîne à la base. Il n'est pas plus enviable que celle des petits libraires indépendants. L'article publié dernièrement par un média donne du reste une parfaite vision des nouveaux enjeux en présence (http://www.aqui.fr/politiques/tva-de-5-5-a-7-pour-cent-le-livre-perd-son-privilege-reactions-inquietes-des-editeurs-en-aquitaine,5628.html). Car combien sommes-nous en effet de petits éditeurs à fonctionner aujourd'hui sans fonds propres et, pire encore, sans diffuseur ? Cela pour éviter, dès le départ, d'abandonner 50% du prix d'un ouvrage à un intermédiaire commercial ? Et combien sommes-nous à supporter des délais de règlement de plus en plus erratiques souvent conséquence d'un état d'esprit qui a changé ces dernières années. Aujourd'hui chez les libraires, régler à 30 jours FDM et surtout avant une relance n'est plus dans l'ordre des choses. Les plus grandes chaînes elles-mêmes se refusent d'ailleurs de le faire à moins de 60 jours FDM, même lorsqu'il y a eu au préalable un accord évoquant un délai inférieur.   

    Chez DECAL'AGE PRODUCTIONS Editions, pour être en mesure de tout simplement poursuivre notre activité, nous avons choisi de proposer un règlement à la commande pour tous les mouvements inférieurs à 50,00 €. Parce que nous ne pouvons continuer à vendre avec des délais de règlement souvent voisins ou supérieurs à 90 jours. Une mesure qui nous permettra d'éviter de relancer systématiquement et de faire la chasse dans 90% des cas aux impayés. Car une relance, qu'on le veuille ou non, est coûteuse et que nous nous devions depuis longtemps de réaliser quelques gains de productivité pour tout simplement faire face. Bien entendu, ces dispositions ne seront appliquées qu'aux nouvelles entrées en relation et non pas à nos clients libraires avec lequels nous travaillons déjà depuis plusieurs mois.

    Louis PETRIAC, Editeur  

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