• La Torpille, maquisard à Sorges en 1944 va fêter ses 90 ans !

    Sudey-aujourd-hui.jpg

    Ma-guerre---moi.jpgEn août 1944, alors qu'il s'apprêtait à libérer Périgueux avec quelques autres maquisards et résistants, Robert SUDEY venait de fêter ses 20 ans ! Soixante-dix ans plus tard, alors qu'il va fêter ses quatre-vingt dix ans, il se souvient encore de ces années de lutte. C'est parce qu'il était lassé de nombre d'imprécisions relevées dans les ouvrages commis par des historiens et qu'il avait envie d'en parler qu'est né un jour de 2009, voici déjà cinq ans, un ouvrage que nous avons, depuis, réédité. Le cap des 300 ex. ayant été dépassé. Nous avions également à coeur de le proposer au-delà de notre Périgord à davantage de points de vente. Pour que l'on puisse apprécier quel avait été le parcours de cet homme parti de rien.

    Dans une lettre adressée à l'Elysée fin 2012 il laissait transparaître sa déception. Celle qu'éprouvait un homme que sa Patrie avait superbement continué à ignorer. Un document à lire. Absolument ! Parce que le thème évoqué est bien réel aujourd'hui pour ces hommes qui étaient pourtant prêts à mourir pour la France.

     

    Monsieur Le Président de la République,   

    J’ai aujourd’hui 88 ans. En août 1944, après avoir résisté en qualité de maquisard deux années durant en Dordogne, j’ai failli perdre la vie en participant à la libération d’Angoulême à la suite d’un éclat d’obus. Nous venions avec quelques autres de rendre le Périgord à la liberté et d’en chasser les Nazis et nous étions désireux de bouter l’occupant hors de notre France. Sauvé par un éminent chirurgien alsacien réfugié à Périgueux et ayant fui son pays en mai 1940, je dois à une force morale hors du commun d’avoir surmonté ce que je pensais être mes derniers instants. Ils me vaudront même de goûter à la convivialité de la morgue de l’Hôpital de Périgueux avant que l’on se rende compte que le très jeune soldat SUDEY vivait encore. Traité depuis comme le dernier des derniers, jamais cependant, la Patrie n’a éprouvé à mon égard le moindre sentiment de reconnaissance. A l’exclusion d’une modeste médaille militaire que me remettra en 1997 le Général LE BOT en présence de Madame La Ministre ANDRE et d’un diplôme décerné par le ministre Charles TILLON en 1944.    

    Certes, et j’en suis le premier conscient, mon action ne m’a jamais porté à intégrer un hit-parade ni à participer à l’animation d’une émission de télévision. Encore moins à décrocher l’or olympique aux Jeux et mon attente pourrait donc paraître inconvenante au regard de tous ces héros auxquels on remet chaque année la Légion d’Honneur pour avoir triomphé de l’Audimat ou du concurrent direct qui leur était opposé. Car, enfin, prétendre à une telle distinction pour avoir seulement été l’auteur d’un fait d’arme devant l’occupant nazi, ne serait-ce pas inconvenant et prêter à sourire ? Sans doute. Mais, voyez-vous Monsieur Le Président, les vieux arbres sont ainsi faits qui persistent longtemps à nier les caprices de la météo et à croire aux vertus du beau temps. Et puis, je suis un vieil homme auquel on avait inculqué un tout autre sens de l’honneur que celui que l’on privilégie de nos jours.    

    Mais nous sommes quelques-uns à nourrir un tel sentiment. Et nous sommes aussi quelques-uns qui, trop âgés, avons depuis longtemps choisi de ne plus nous signaler à l’attention des salons dorés de notre bien-aimée République. Ce que j’attends de cette ultime démarche entreprise aujourd’hui auprès de vous, Monsieur Le Président ? Que l’on ait, tout simplement, la correction d’en accuser réception et de me spécifier pour quelle raison ma demande serait inconvenante comparativement à quelques autres. Auquel cas, je cesserai, évidemment, de continuer à les renouveler régulièrement.  

    Dans l’attente de votre réponse et restant à votre entière disposition, croyez, Monsieur Le Président de la République, en l’assurance de mes respectueuses salutations.

     

    Ma guerre à moi... résistant et maquisard en Dordogne, Robert SUDEY, ISBN n° 978-2-918296-23-2

     

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