• Pour l'agriculteur sarthois Albert Chollet, une aide providentielle !

    C'était dans la Sarthe d'avant...Juillet 1945... Son épouse Irène attendant un nouvel enfant, Albert CHOLLET va enfin pouvoir bénéficier de l'aide d'un assistant agricole bénévole ! Il vient d'en être informé et en avait fait la demande à la mairie sarthoise de Crosmières dès la fin 1944 et l'adoption d'une mesure touchant au détachement dans les exploitations agricoles de prisonniers allemands que l'Etat français détenait ou qui avaient été emprisonnés à l'ouest d'une Allemagne devenue un territoire Allié. Ne fallait-il pas que l'on aide au redémarrage d'une production qui avait souffert de cinq longues années de guerre et d'une collaboration outrancière avec l'ennemi ?

    Pourtant, chez les CHOLLET, tout le monde n'était pas ravi de cette opportunité. Pour son beau-père qui avait fait 14/18 et qui les avait déjà combattus, un Boche serait toujours un Boche et en accueillir un chez soi, c'était prendre un sacré risque ! Albert, lui, qui avait pu échapper à l'obligation de guerroyer dès septembre 1939 et l'entrée en guerre, avait une vision différente de la chose et il demandait à voir avant de prendre une décision qui engagerait l'avenir de toute la petite famille dont il avait la charge. D'autant que son épouse Irène attendait un rejeton de plus ! Pourquoi d'ailleurs se serait-il méfié dès lors que deux bras supplémentaires lui étaient proposés pour des travaux qu'il avait de plus en plus de mal à conduire seul ? Les travaux aux champs, le maraîchage, la traite dès l'aube des quelques vaches que le couple CHOLLET détenait, l'écoulement de leurs produits sur les marchés alentour, c'était souvent de trop pour eux deux et privé quelques semaines de la vaillance d'Irène, Albert n'avait pas hésité.

    Pour l'agriculteur sarthois Albert Chollet, une aide providentielle !Celui qu'il rencontrera au cours de ce mois de Juillet, un certain Wilhelm, d'une stature appréciable dont le visage assez émacié, montrait qu'il avait lui aussi souffert de la guerre et de privations, lui avait cependant paru assez robuste. L'interprète qui avait pu traduire les propos de l'intéressé lors de leur rencontre s'était arrêté sur le fait que ce prisonnier détenu depuis quelques jours dans le camp de Thorée-les-Pins disposait de solides connaissances dans le domaine de la culture et du maraîchage. Il avait même fait partie d'une association de jeunes exploitants agricoles impliquant un certain nombre de responsabilités et donc... L'homme interrogé s'était montré intéressé de son côté par cette possibilité, lassé semble-t-il, d'avoir dû se battre de longues années sans pouvoir obtenir une quelconque reconnaissance. Revenir à un domaine qu'il connaissait et une activité qu'il avait choisie avant-guerre faisait partie de ses nouveaux objectifs d'homme qui avait, lui aussi, à subvenir au devenir de toute une famille qui avait mal vécu toutes ces années privée de son soutien.

    Dans l'ouvrage qui a été publié voici quelques mois, La bouteille de goutte, Guillaume FERRAND évoque, non seulement ce qui avait poussé les deux hommes à s'entendre en Juillet 1945, mais aussi leur profil et ce que pouvaient être leurs craintes en cette fin de conflit. Ce qui les avait aussi conduits à mettre en commun leurs connaissances. Un ouvrage de coeur et de raison invitant au partage de tout autour d'une goutte qui scellera cette entente !

    Si cet ouvrage vous intéresse, voyez notre boutique en ligne.

    LA BOUTEILLE DE GOUTTE, Guillaume FERRAND, 978-2-918296-48-5  

     

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