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Berlin, hiver 1901... à propos d'une naissance, celle de Magda, la chienne...
Février 1901... Berlin est encore sous la coupe de l'empereur Guillaume et l'Allemagne est considérée comme prospère, prête déjà à se lancer à l'assaut de la terre entière et plus sûrement à la conquête d'autres territoires que l'absence de colonies légitimiserait. Comme le montre cet extrait vidéo ci-dessus, on s'y déplace encore à l'aide du tram ou dans des bus tirés par des chevaux car, aux côtés des quelques calèches utilisées par les plus nantis, les voitures sont peu nombreuses en ce début de siècle. En regardant défiler ces images, on n'imagine pas que se prépare un fait qui, quelques années plus tard, chamboulera la destinée de plusieurs êtres et que nombre d'observateurs nieront longtemps.
En cette froide nuit d'hiver de février, Richard FRIEDLANDER a trouvé à se loger dans un hôtel tenu par la Famille RITSCHEL situé dans une artère au nom très folklorique : la Katzerstraβe ou, en français, la rue des chats. Pour son plus grand malheur, il va y faire la connaissance d'une petite jeune femme qui, justement, en véritable chatte, sait comment s'y prendre pour faire tourner la tête des hommes, au besoin en ronronnant. Elle s'appelle Auguste, vient d'un milieu modeste, et l'on sait aujourd'hui que la demoiselle plaisait également bien au fils des propriétaires de l'endroit qui avait déjà pour lui d'avoir réussi à s'imposer socialement. Ce qui n'était pas encore le cas de Richard, futur négociant et commerçant, et qui, à moins de vingt ans, n'avait qu'un seul tort, celui d'être juif ! Cette nuit-là, la petite bonne et Richard connaîtront l'amour mais ils ne se reverront pas. Ou du moins, pas tout de suite et il est tout à fait probable que FRIEDLANDER n'ait pas su en quittant l'hôtel le lendemain qu'il avait fait un enfant à Auguste. Les deux amants se retrouveront quelques années plus tard après une première union avec le fils des RITSCHEL qui ne s'éternisera pas. Et pour cause ! Un mariage de quelques mois qui permettra tout de même à la petite bonne intéressée de se mettre à l'abri matériellement en parfaite "cocotte" sans pour autant qu'elle trouve le temps d'éduquer cette fillette qu'elle ne désirait pas en se faisant trousser et qu'elle a baptisée d'un nom devenu célèbre, celui de Magda. Mais, saura-t-on un jour la vérité au sujet de ce qui s'est passé cette nuit-là sans que l'on ait dû en passer par des recoupements pour la faire jaillir ?
Peu d'observateurs sont revenus sur cet échange nocturne de la Katzerstraβe entre une petite bonne menteuse et le pauvre Richard FRIEDLANDER sur lequel le destin s'acharnera puisqu'il finira comme quelques autres Juifs à Buchenwald. Peu d'observateurs en dehors de l'écrivain russe Léonid GUIRCHOVITCH et d'un journaliste allemand Oliver HILMES qui évoqueront cette réelle paternité de Richard. L'auteur Louis PETRIAC s'est bien entendu posé la question de savoir pourquoi il en avait été ainsi.
Un ouvrage à découvrir dans notre boutique en ligne.
MAGDA, LA CHIENNE DU TROISIEME REICH, Louis PETRIAC, 978-2-918296-43-0
Tags : mois, petite, 1901, magda, richard
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