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1940-44... Comment vivait-on chez les jeunes durant l'occupation allemande ?
Dans ce qui pourrait être considéré comme un véritable journal et un ouvrage ô combien utile, le Périgourdin d'adoption Jean RODON né dans l'est évoque cette occupation allemande que les Parisiens, comme d'autres, ont dû subir à partir de juin 1940 et même avant la signature d'un discutable armistice. Paris, leur ville, était sur le point de devenir méconnaissable (photo ci-dessus) et elle s'était ornée de panneaux directionnels dont l'aspect agressif tranchait avec ceux auxquels ils avaient été habitués ! Avec les siens, Jean qui travaillait en journée rue du Temple dans un atelier de mécanique générale du 3ème arr. de Paris, vivait alors au Blanc-Mesnil et il sera là aussi le témoin de véritables scènes d'apocalypse !
Extraits : Bien que nous nous y attendions et bien que redoutée, écrit-il, la déclaration de guerre de l’Angleterre et de la France à l’Allemagne le 3 septembre suivant arriva presque comme une évidence et ne nous étonna donc pas. Aussi, dès les premiers jours de septembre, de longues files de soldats avec leur matériel en direction du vieux pays et des plaines du Nord commencèrent à passer au bout de notre rue au Blanc-Mesnil. Dans les champs, à la limite du lotissement, après quelques travaux de terrassement, une batterie anti-aérienne fut installée, les premières maisons se retrouvant à quelques dizaines de mètres seulement de celle-ci. Dès les premières alertes souvent nocturnes, nous dûmes subir l’épouvantable fracas de tirs très rapprochés donnant l’impression que notre maison allait voler en éclats. C’était un peu plus supportable lorsque nous étions à l’extérieur, même si les éclats que nous entendions tomber sur les toits se révélaient être très dangereux.
Quelques jours après ces premières mises en condition, nous fûmes invités à nous présenter dans une école pour être équipés de masques à gaz. Rangés dans une boîte métallique cylindrique munie d’une bandoulière, appelé dans le jargon populaire boîte à lait, l’ensemble était de couleur kaki, une couleur à la mode qui faisait fureur. Des consignes furent données à la population afin qu’elle ne s’en sépare pas. Dans Paris et les grandes villes, fut organisé par quartier tout un réseau de défense passive, les responsables désignés par les autorités portant un brassard marqué des lettres DP. Equipés d’un casque et d’un masque à gaz, les chefs d’îlot étaient chargés d’obliger à chaque alerte toutes les personnes se trouvant dans la rue à descendre dans les abris, et d’organiser les secours s’il y avait des blessés suite à un bombardement. Chaque cave qui se trouvait sous les immeubles fut réquisitionnée et organisée pour servir d’abri, et des affiches collées sur les murs à l’entrée de ceux-ci mentionnèrent le nombre de personnes pouvant être accueillies. Sur toutes les parties vitrées durent être collées horizontalement et verticalement des bandes en papier. Tous les monuments et œuvres d’arts architecturaux recouverts progressivement de sacs de sable, Paris devint en quelques jours insolite et méconnaissable.
Cet ouvrage conçu par quelqu'un qui avait su mémoriser les images du passé, son départ tendancieux au STO et ce qu'il avait ressenti très jeune est proposé à 21 €. Si vous souhaitez le commander et vous le faire envoyer, vous le pouvez en éditant le bon de commande proposé dans notre espace marchand à gauche.
JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, 978-2-918296-46-1
Tags : premiers, paris, masque, d’un, jeune
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