-
A propos de Richard Friedländer, le père juif de Magda Goebbels
En 2010, on était encore loin d’être arrivés à réellement définir l'homme qu'avait été Richard FRIEDLANDER (photo de droite). Le média allemand BILD n'ayant pas encore fait paraître ce fameux document sur lequel avait travaillé l'historien et journaliste Oliver HILMES. Peut-être aurait-il fallu pour faire avancer les recherches entreprises sonder les milieux belges où l'homme devait avoir laissé une trace dans le domaine du cuir en admettant que l'on ait eu envie de chercher ?
Ce qui n'apparaît pas évident dans le dossier des GOEBBELS et les différents portraits qui ont été réalisés, parfois même un peu trop vite. Evoquant l’influence des QUANDT au moment du mariage de Magda RITSCHEL/FRIEDLANDER avec l’industriel en 1920, on est rapidement convaincu qu'il y a eu un tour de passe-passe autour de la personnalité de Richard FRIEDLANDERn ce Juif soudain devenu un peu trop dérangeant pour la chaude demoiselle. Ce qui est intéressant et qui aura guidé notre auteur Louis PETRIAC lors de la sortie de ce portrait (ci-contre) est cet ouvrage dû à Karine TUIL (1) publié voici quelques années qui donne un éclairage sur les relations qu’auraient pu avoir Auguste BEHREND, la petite bonne des RITSCHEL et FRIEDLANDER.
On y parle parfois de ce père que Günther QUANDT avait évincé, refusant en 1920 d'épouser la fille d’un Juif et aussi de ce FRIEDLANDER, un homme à propos duquel on n’avait rien trouvé qui aurait permis de mieux connaître l'individu. Dans ce "Six mois, six jours" de Karine TUIL ces affirmations en précèdent d’autres où il serait finalement question d’une première rencontre entre Auguste BEHREND et Richard FRIEDLANDER qui n’aurait eu lieu… qu’en 1904 ! Soit plus de deux ans après la naissance de l'égérie nazie. Car, par le truchement de l’auteur, si ce nouvel ouvrage romancé parle des QUANDT, on laisse supposer que Richard FRIEDLANDER avait vingt-trois ans au moment de sa rencontre avec Auguste. S’il fallait prendre tous ces éléments en considération, il venait d'être nommé Chef de rang dans un restaurant du centre ville de Berlin où celle qui était devenue Madame RITSCHEL peu après la naissance de Magda, avait déjà ses habitudes, grâce sans doute aux moyens qu'elle avait tirés de son union avec Oskar RITSCHEL. Cette belle femme blonde à la peau laiteuse qui n'apparaît pourtant pas en blonde sur la photo la plus connue d'elle à gauche en tête d'article, qui était la mère de "la chienne du Troisième Reich" affichait une sensualité tapageuse, une brutalité et un désir de domination ainsi qu’un goût maladif pour le pouvoir. Il n’y avait, précise encore Karine TUIL, que dans un lit que Richard FRIEDLANDER et Auguste BEHREND parvenaient à se retrouver. Magda avait donc de qui tenir, mais reconnaissons que les chiens font rarement des chats. Ces traits de caractère et de maintien semblaient avoir séduit un homme qui, dans d’autres ouvrages, a pourtant été présenté comme un négociant dans le domaine du cuir.
Alors, qui a raison ? Karine TUIL et son Chef de rang ou ceux qui ont parlé de tanneur comme l'auteur russe Léonid GUIRCHOVITCH dans "Meurtre sur la plage" publié chez Verdier. Pour ce dernier, l’heureuse idée de commencer un journal intime, la future Magda GOEBBELS la devrait en effet à un cadeau d’anniversaire de Richard FRIEDLANDER pour ses douze ans (nov. 1913), un homme qui aurait tenu après coup, toujours d’après l’auteur russe, un commerce d’articles de cuir situé dans une artère berlinoise du nom de Leipziger Straße. Probablement peu de temps après le retour d’Auguste et de Richard à Berlin et l’entrée en guerre des Allemands en Belgique, cause de leur départ de Bruxelles par des moyens extrêmes. Un journal de bord de Magda où celle-ci livre un autre secret : celui de son goût pour un poète juif du nom de HEINE et par hommage à cet auteur une volonté de prénommer tous ses enfants à venir de la lettre H. On est donc loin là aussi de l'image répandue de ce H censée être l'illustration de l'adoration par la chienne du Troisième Reich de cet Adolf HITLER rencontre en septembre 1931. Ce que confirme la naissance du premier fils de Magda baptisé du prénom de Harald puisqu'il est né en 1920 !
Ce sont toutes ces approximations, tous ces mensonges d’Auguste aussi et le fait qu’Oskar RITSCHEL ait refusé de reconnaître à sa naissance la petite Magda, ainsi que l’aveu tardif de FRIEDLANDER quant à sa paternité à l’appui d’une carte de résident retrouvée dernièrement dans des archives et publiée par le média Bild Zeitung en 2016 qui amènent à un tout autre scenario que celui qui prévaut encore dans de nombreux commentaires et avis des historiens. Un scénario qui sert énormément l'idéologie nazie et une propagande toujours aussi vivace. Car il est plus que probable que la première rencontre d’Auguste BEHREND et de Richard FRIEDLANDER ait eu lieu durant l’hiver 1900-1901 et que c'est d’une première liaison, qu'est née Magda. Difficile d'envisager que le jeune négociant ait donc attendu d’avoir vingt-trois ans pour connaître sa première femme, comme Karine TUIL le révèle dans ce qui reste tout de même un roman avec des éléments dont la véracité est excusable ! Il est tout aussi probable qu’Auguste, se sachant enceinte, n’ait pas voulu reconnaître elle-même sa faute et qu’elle ait refusé d’en informer un FRIEDLANDER qui donne le sentiment de s’être installé dès 1902 en Belgique. Un endroit où Auguste viendra le rejoindre en 1904, juste après avoir divorcé de RITSCHEL qu’elle avait épousé peu de temps après la venue au monde de Magda.
Notre auteur a beaucoup travaillé et recherché ce qui pouvait aider à comprendre qui était réellement cette égérie nazie qui avait choisi en fin de vie de cracher sur les Juifs. Un ouvrage que vous pourrez vous procurer en visitant notre boutique en ligne.
(1) Six mois, six jours
MAGDA, LA CHIENNE DU TROISIEME REICH, Louis PETRIAC, ISBN 978-2-918296-43-0
Tags : friedlander, richard, magda, ritschel, juif
-
Commentaires