• Il l'aimait Jean, mais la guerre en aura décidé autrement...

     Le S.T.O et la survie des "pris au piège"

    Les premiers émois amoureux de Jean RodonExtraitsSans que nous en ayons vraiment été conscients tous les deux à ce moment-là, en s’organisant pour lutter contre l’occupant nazi, la Résistance s’était intensifiée, même à Paris. Les attentats se multipliant avaient déclenché de violentes représailles et depuis le début de cette année 1943, une affreuse Milice française créée par le Gouvernement collaborationniste pourchassait avec acharnement, non seulement les Juifs mais les clandestins et les réfractaires au S.T.O., choisissant de se ranger aux arguments des Allemands. En créant les Chantiers de jeunesse, avec une doctrine du retour à la terre et le slogan Travail-Famille-Patrie, le régime de Pétain avait fait de nombreux émules avec, obligatoirement, le soutien de l’église. C’était navrant ! 

    Un matin, arrivé près de ma machine, mon patron me demanda de l’arrêter et de le rejoindre dans son bureau comme s’il s’était soudain passé quelque chose de grave. Ça l’était effectivement puisqu’il venait de recevoir une convocation des bureaux de réquisition de la rue proche des Francs-Bourgeois pour le S.T.O. qui m’était destinée. M’ayant accompagné là-bas le lendemain, il tenta bien de faire reporter cette réquisition en invoquant le fait que j’étais son dernier ouvrier, et que son fils était déjà parti volontairement au titre de la relève. Mais, fervent collabo ou pas, rien n’y fit et la réponse fut catégorique, car ma feuille de route était, hélas, déjà prête et mon départ prévu pour le matin du 12 février 1943 à la Gare de l’Est, à destination de Berlin, où j’allais être tourneur ou Dreher à l’usine A.E.G. d’Hennigsdorf. Je n’avais pas encore vingt ans !

    C'est au début du mois de février 1943 que le destin de Jean RODON a basculé. Au moment où il a appris qu'il allait être séparé de celle qu'il aimait et qu'il allait devoir partir travailler pour l'Allemagne nazie dans le cadre du STO ! Il ne reverra jamais Sophie, la petite ouvrière dont il était tombé profondément amoureux. Elle lui avait pourtant laissé ses coordonnées sur un bout de papier qu'une fois arrivé à destination en Allemagne il ne retrouvera pas. Et à son retour en France, bien que très vite lié à quelqu'un d'autre, une femme avec laquelle il aura pourtant des enfants, jamais plus il ne vivra cette passion qu'il avait vécue avec Sophie.

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    JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE, Jean RODON, 978-2-918296-46-1 

    « L'affaire Lola et d'une expulsion au suivi raté...Il s'appelait Rudy. Il est mort de désespoir ! »

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