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Maurice Meyer, l'illustre inconnu du Lyon de la guerre...
Cet homme ci-dessus, disparu aujourd'hui, a été l'un des encadrants des jeunes COMPAGNONS DE LA CHANSON entre octobre 1941 et février 1946 à Lyon. Aux côtés de Louis LIEBARD, le magicien lyonnais, et de gens comme Jean VERLINE, Roger HERMANN et François MIELLOT. Mais sans que l'on sache pourtant qui était vraiment l'Alsacien Maurice MEYER. C'est ce qui a conduit Jean-Jacques BLANC à revenir dans la réédition de son ouvrage de 2008 sur le profil de cet homme resté hélas méconnu de beaucoup, alors qu'il aura été l'un des rouages essentiels d'une expérience concluante menée à Lyon, pendant la guerre.
Appartenant à une famille passionnée par la musique, c'est grâce à son frère Joseph-Victor, un pianiste de renommée internationale, que le jeune Maurice, né en 1917, a pu acquérir une solide formation musicale et qu'il a pu, sans aucun doute, découvrir la richesse des aspects choraux tels qu'ils étaient pratiqués à l'église de son enfance. Mais que d'émotions autour de cette musique qui attirait ce jeune baryton et de cette Alsace qu'il sera contraint de quitter dès l'occupation nazie. Tout comme Marc HERRAND. Devenu jeune professeur puis maître d'internat et soucieux d'échapper comme quelques autres jeunes gens à un embrigadement dans l'armée allemande, il réussira effectivement à se soustraire à une réquisition opérée dans une boulangerie de Mulhouse. Evacué en Haute-Savoie grâce à l'appui de la famille de Wendel, il aura rapidement la possibilité de suivre une formation de cadre dans la région lyonnaise.
Devenu adjoint au chef de maîtrise musicale au sein des COMPAGNONS DE FRANCE dès 1940, ses aptitudes en feront vite un encadrant apprécié au sein de l'association JEUNE FRANCE où il sera amené à collaborer avec Louis LIEBARD déjà considéré comme un spécialiste du chant choral au début de la guerre. Profondément chrétien comme tous les siens, et comme l'était LIEBARD, il est vraisemblable que son profil de chef de choeur et d'encadrant a pu contribuer à le rapprocher du célèbre formateur des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Considéré par beaucoup comme le cofondateur des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, l'adjoint de LIEBARD en deviendra tout naturellement le responsable lorsque le "Chef Louis" choisira de quitter le navire en avril 1948. A la suite, a-t-on dit, de divergences survenues entre les deux hommes. Sans pour autant, précisera son fils Gérard MEYER que leur estime réciproque disparaisse.
A la suite de l'expulsion des COMPAGNONS DE LA MUSIQUE du gîte qu'ils occupaient depuis l'automne 1945 à Ville-d'Avray, Maurice MEYER deviendra professeur au Collège Stanislas à Paris, tout en restant chef de choeur. Puis, professeur à l'Institution Sainte-Marie, rue de Monceau à Paris. Marié depuis avril 1946 et père de cinq enfants, il fallait bien qu'il continue à faire vivre toute sa petite famille. Les excellentes relations qu'il avait conservées avec Guy BOURGUIGNON, l'un des responsables de la fronde de février 1946, l'amèneront un temps à réfléchir à une collaboration avec ses anciens élèves au sein des COMPAGNONS DE LA CHANSON. Mais, sans qu'elle soit suivie ensuite d'effet.
L'ouvrage est désormais proposé dans notre boutique en ligne.
ILS ETAIENT COMPAGNONS DE LA MUSIQUE, Jean-J. BLANC, 978-2-918296-32-4
« Une pensée émue pour Mimi qui nous a quittés...L'un des inventeurs de la carte vitale, c'est lui ! »
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