• Le STO chez les nazis... Jean Rodon en parle dans un livre

    Le STO chez les nazis... Jean Rodon en parle

    Le STO chez les nazis... Jean Rodon en parle

    Le STO chez les nazis... Jean Rodon en parleAu-delà de ses années de fin d'adolescence, de l'occupation nazie à Paris de juin 1940 et de la fin malheureuse de sa rencontre avec Sophie, son amour de jeunesse, Jean RODON évoque dans l'ouvrage qui paraît actuellement chez nous ce qu'aura été, pour lui, ce STO de triste mémoire que beaucoup prennent aujourd'hui encore pour une acceptation de collaboration avec les nazis ! Alors que pour tous les requis, cette contribution n'aura été qu'une fâcheuse conséquence, celle d'avoir eu vingt ans en 1943 et d'avoir été contraint d'obéir ! D'ailleurs, en termes de collaboration, en admettant que cela ait pu en être une si on a l'esprit étroit, celle-ci ne sera guère favorable à tous ces jeunes gens au point que certains n'en reviendront pas ! 72 heures de travail hebdomadaire en effet avec un hébergement dans des baraques en planches construites à la va-vite et à l'économie (photos ci-dessus) où régnait une saleté repoussante due à des conditions de vie déplorables par temps de grand froid et où les punaises se nichaient entre les lambris, attendant la nuit pour se manifester et se jeter sur cette chair encore fraîche qui avait investi les paillasses des châlits où il leur arrivait de pulluler. Dans un reportage que RMC DECOUVERTE a longtemps diffusé, on met aussi l'accent sur les mauvais traitements administrés à ceux auxquels il était parfois reproché d'avoir manqué à des obligations ou qui éraient arrivés en retard à leur atelier. Si Jean RODON a pour ce qui le concerne échappé à la schlag, il a dû néanmoins subir l'acharnement d'un chef de baraque, un Sudète acquis à la cause nazie qui, un jour, l'a laissé dans une mare de sang après lui avoir fait subir un "passage à tabac" sur lequel il revient dans son ouvrage et qu'il n'oubliera jamais. Parce qu'il avait osé s'opposer à un vol !

    Le STO chez les nazis... Jean Rodon en parleCertains de ces requis, convaincus de s'être livrés à des actes de sabotage seront même déportés dans des camps de concentration où, là, il ne sera plus question d'avoir droit à une quelconque indemnité pécuniaire, si faible soit-elle. Allaient-ils revoir un jour les leurs sans y laisser leur peau, allant même jusqu'à se mutiler pour échapper à ce qu'ils subissaient ? Ce sera le cas de François CAVANNA qui a consacré un ouvrage à cette éprouvante "fausse collaboration". Il publiera en 1979, Les Russkofs, où il parle de cette mutilation qui lui fera perdre l'un de ses doigts (photo ci-contre). Un autre requis l'avouera, dès le passage du Rhin, ils avaient perdu leur identité et étaient devenus des numéros, comme tous les autres déportés, juifs ou opposants, détenus à Auschwitz ou Buchenwald ou dans d'autres lieux de sinistre mémoire. Tatoués sur leur bras, il leur fallait même apprendre à décliner ces numéros d'identification en allemand ! D'autres en parlent toujours avec une certaine émotion (extrait vidéo ci-dessous).

    Totalement abandonnés par leur pays, n'étant pas des prisonniers de guerre, ils n'auront de ce fait pas droit aux colis de la Croix Rouge ! Et le pire, c'est qu'à leur retour en France en mai et juin 1945, ils ne seront même pas accueillis comme les autres déportés, subissant des interrogatoires très serrés et étant considérés comme des suspects. Pendant des années, ces requis, se tairont, convaincus d'avoir des choses à dire que les gens ne voulaient pas entendre, confondant leur périple forcé avec un volontariat. Certes, conclura l'un d'eux, nous n'étions pas des martyrs, nous n'étions pas des héros, mais nous avions tout de même subi des choses pas très normales !

    JOURNAL D'UN ADOLESCENT FACE A LA GUERRE... Jean RODON, 978-2-918296-46-1

     

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